Depuis les années 2000, des aménagements ont été créés pour permettre de rendre l’égalité routière aux personnes atteintes d’un handicap.

Qu’il soit physique, visuel, auditif, mental ou cognitif, il est désormais possible de prendre le volant.

En route mauvaise troupe!

Avant toute chose, le gouvernement oblige quiconque à passer une visite médicale. Il faut se munir d’un certificat notifiant le handicap et être reconnu par la CDAPH (Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées) afin de passer l’examen mais également pour être assuré.

C’est une très belle amende de 4 500 € ou 2 ans de prison qui pourraient vous attendre, en cas de non-respect de cette visite. Comme les modalités de permis habituelles, l’intéressé devra passer un examen théorique et pratique convenablement équipé, en fonction de son handicap.

Un poste de conduite qui s’adapte

Changement de vitesse, embrayage, freinage, accélération , rétroviseurs, feux ,essuies glaces, siège.. Aujourd’hui, les nouvelles technologies et le bon sens permettent une bonne autonomie pour la conduite. On aménage un coffre de toit pour ranger le fauteuil, on équipe avec des boules au volant pour remplacer certaines commandes au pied, on préférera une boîte automatique à une boîte manuelle …  

Cependant, des différences persistent tout de même au niveau des types de permis. Si le permis poids léger reste abordable il sera en revanche, plus compliqué d’obtenir un permis poids lourd. En effet, le processus est beaucoup plus stricte.

Mais on se bat, et ça fonctionne!

Comme Stephan Ferré, grâce à l’AGEFIPH (Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des handicapés) et l’AFT-IFTIM (Association pour le développement de la Formation professionnelle dans le Transport – Institut de Formation aux Techniques d’Implantation et de Manutention), c’est 58 personnes atteintes d’un handicap qui ont pu reprendre leur métier de routier.

Ces personnes, avec un handicap physique important, ont été évaluées en situation réelle sur un plateau technique grâce à une mise en situation, sur un simulateur de conduite. Ils sont observés par un médecin de médecine physique et de réadaptation, une ergothérapeute et un formateur de la conduite routière qui, valident ou non le projet professionnel.
Au final, une vérification est faite en situation professionnelle de conduite réelle, sur des véhicules aménagés.

On a aussi nos pilotes chez Mobile en Ville.

Arnaud COVEX et Manuel LECOQ

Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes?

Arnaud COVEX, 38 ans, je suis ingénieur principal de la fonction publique territoriale sur un poste de chef de projet Géomatique. Je suis titulaire d’un DESS de géographie option Territoires, Transports et Environnement.
J’ai été dirigeant d’associations handisport et d’étudiants. Ancien vice président de MEV.

Manuel LECOQ, 38 ans, professeur agrégé de Lettres classiques, adhérent MEV depuis 15 ans.

Pour quelles raisons avez-vous voulu passer le permis?

Arnaud C. Je suis paraplégique de naissance, et habitant la grande couronne parisienne, la voiture est le seul moyen d’acquérir une vraie autonomie.

Manuel L. J’ai passé le permis de conduire pour aller travailler et me rendre où je veux sans dépendre des taxis chers et pas toujours disponibles.

Avez-vous eu du mal à trouver une école agrée?

Arnaud C. Non, je ne crois pas ( ce sont mes parents qui s’en sont chargés). C’était une école classique à côté de chez moi, ou ils possédaient une voiture aménagée.

Manuel L. Non je n’ai pas de souci pour trouver une école.

Comment se sont déroulés les cours théoriques et pratiques?

Arnaud C. Aucun problème pour la partie théorique, la première leçon pratique fut difficile, car je n’avais eu aucun cours sur la gestion des manettes au volant. Mais finalement j’étais prêt au bout de 20 heures.

Manuel L. J’ai suivi des cours théoriques à la maison grâce à l’ordinateur. Pour la pratique, elle s’est faîte sur une voiture avec conduite au volant.

L’avez-vous eu du premier coup?

Arnaud C. Oui, le jour de mes 18 ans !

Manuel L. J’ai obtenu le code du 1er coup (27/30) et la conduite également.

Pouvez-vous dire que le permis a un impact très important dans votre vie de tous les jours?

Arnaud C. Ça m’a apporté l’indépendance (une fois que j’ai eu la voiture évidemment) dans ma vie quotidienne, pour aller à la fac, sortir avec les amis, etc …

Manuel L. J’utilise la voiture tous les jours. Cela m’a permis une grande mobilité et surtout de l’indépendance.

Avez-vous votre voiture personnelle? Et si oui, avez-vous reçu une aide pour pouvoir l’aménager?

Arnaud C. Oui j’ai une voiture, j’ai eu une aide pour l’aménagement de ma première voiture, depuis je finance seul ma voiture et ses équipements.

Manuel L. Oui j’ai ma voiture personnelle. C’est un monospace. L’aménagement a coûté 6500 euros (5000 euros ont été financés par la Maison Départementale des Personnes Handicapées).