Pleurer de joie, réconforter une personne, etc. L’être humain communique beaucoup en parlant mais encore plus par ses gestes et son attitude corporelle.

Cela est d’autant plus vrai pour les personnes sourdes et malentendantes qui utilisent la Langue des Signes.

Focus sur ce langage bien particulier qui associe un signe à un mot.

/!\ Il existe plusieurs langues des signes dans le monde (cf. «le coin des questions ») .
En France, nous parlons la Langue des Signes Française (LSF).

Histoire du Langage des Signes : De l’Antiquité au XXème siècle

Dans l’Antiquité, l’intelligence était étroitement liée à la parole. C’est pourquoi beaucoup pensaient qu’une personne ne parlant pas, ne pouvait pas non plus penser.
Dans ce contexte, les sourds, isolés, n’avaient aucun moyen de communiquer. En ajoutant le manque d’éducation, ils étaient parfois vus comme des gens simples d’esprit.

Pedro ponce de leon

Il faudra attendre le XVIème siècle en Espagne pour voir une ouverture. Notamment avec l’apparition des premiers professeurs de Langue des Signes, le plus connu étant le moine Pedro Ponce de Leon (1520-1584), lui-même sourd.

En France, ce mode de communication prend sa place grâce à l’abbé Charles-Michel de l’Epée (1712-1789).

Abbe Epee En observant un couple de jumelles sourdes communiquer entre elles par gestes, il découvre l’existence d’une langue des signes. Il décide de s’appuyer sur cette langue pour instruire les enfants sourds, quel que soit leur milieu social : c’est le premier entendant connu à s’y intéresser.
Il l’adapte en y ajoutant des notions grammaticales propres au français (par exemple, la conjugaison).
En 1760, il ouvre la première école des sourds à Paris, connu aujourd’hui sous le nom d’Institut St Jacques, l’institut national des jeunes sourds.

Vers la fin du XIXème, la Langue des Signes est à nouveau pointée du doigt lors du  Congrès de Milan en 1880 qui exclue cette langue de la société. L’oralisation est alors mise en avant pour l’intégration dans la société au détriment de la gestuelle.
A cette époque, la LSF n’est pas considérée comme une vraie langue. Selon certains, elle ne permet pas de parler de Dieu et, les signes empêchent les sourds de bien respirer, ce qui favoriserait la tuberculose, etc.

Histoire du Langage des Signes : Du XXème siècle au XXIème siècle

Dans les années 90, les sourds et la LSF sont de plus en plus connus du public.
De nombreuses œuvres parlent de ce sujet.
Pendant ces années, de nombreuses associations de sourds ouvrent leurs portes aux entendants en proposant des cours de langue de signes. Ces formations, les films, le théâtre et l’engagement de plusieurs associations dans la sensibilisation pour la culture sourde, permet une meilleure reconnaissance des droits des sourds.

Doigts qui discutentDans le même temps, le métier d’interprète en LSF se professionnalise et est validé par un diplôme.

Au fur et à mesure, les mentalités évoluent, la LSF gagne du terrain et est reconnue comme une langue à part entière par la loi du 11 février 2005, pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.
Cette loi inclue, l’ obligation de sous-titrer qui permet de ce fait, l’accès à l’information, à l’offre audiovisuelle et à l’offre cinématographique.

En 2008 ont lieu les premières épreuves facultatives de LSF pour le baccalauréat. En 2010, un CAPES de LSF est créé.

Plus qu’une langue, la LSF est une culture à part entière qui a su se faire à nouveau une place dans notre société.

Le coin des questions

« Sourd » et « sourd », quelle différence ?

Le terme « Sourds » (avec une majuscule) désigne les personnes déficientes auditives qui se alphabet lsfrevendiquent de la communauté des Sourds, et qui utilisent principalement une langue des signes, comme langue première ou préférée.
En revanche, le terme « sourds » avec un « s » minuscule désigne les personnes qui sont considérées médicalement comme déficientes auditives, mais qui n’estiment pas qu’elles font elles-mêmes partie de cette culture Sourde en utilisant pas ou peu le langage des signes.

Existence d’une seule langue des signes ?

Comme pour les langues orales, il existe de nombreuses variantes et il peut parfois y avoir plus d’une langue des signes dans un même pays.
Par exemple, en Belgique  il existe la langue des signes belge francophone et langue des signes flamande.

Y a-t’il des “familles” parmi les langues des signes (comme pour les langues orales – les langues romanes et slaves, par exemple) qui permettraient une compréhension mutuelle ?

Il y a des familles de langues au sein des langues des signes qui permettent cela.
Par exemple les langues des signes autrichienne et néerlandaise peuvent facilement être comprises par une personne maîtrisant la langue des signes allemande contrairement à une personne maîtrisant la langue des signes italienne.

Les utilisateurs de la langue des signes sont-ils tous S/sourds ou malentendants ?

Souvent les enfants des personnes Sourdes apprennent Main de bébé attrapant main adulteégalement comment signer. La langue des signes maternelle de leurs parents sera leur première langue, ce avant toute langue parlée. De plus, les parents, frères et sœurs d’enfants Sourds apprennent à signer pour faciliter la communication. De nombreuses personnes apprennent également la langue des signes durant leur temps libre parce qu’elles ont des amis Sourds, ou souhaitent devenir des interprètes ou sont tout simplement intéressées par la langue.

Quelques conseils pour attirer l’attention d’une personne sourde (liste non exhaustive)

  • Se placer en face,
  • Faire un signe pour montrer notre envie de communiquer avec lui,
  • Taper sur une table où est une personne sourde (vibrations),
  • Éteindre puis rallumer la lumière en entrant dans une salle,
  • Eviter le contraste (pour les expressions du visage).